Que sont les territoires britanniques d'outre-mer ? Sont-ils exonérés d'impôts ? Puis-je les visiter ou même y vivre ?

Des îles Caïmans, véritables puissances financières, à la Géorgie du Sud, sanctuaire animalier balayé par les vents, vous avez peut-être entendu parler des territoires britanniques d'outre-mer (TBO), mais que savez-vous vraiment d'eux ? Ces territoires « britanniques » sont-ils véritablement des paradis fiscaux pour les super-riches ? Ou sont-ils des refuges pour quelques oiseaux rares nichant sur des îles reculées et sauvages ? En réalité, chacun de ces lieux uniques est lié au Royaume-Uni, mais ils sont tous radicalement différents.
Que sont les territoires britanniques d’outre-mer ?Chacun d'entre eux est lié à la Grande-Bretagne par une monarchie partagée, la citoyenneté britannique (avec quelques variantes) et un lien constitutionnel permanent qui préserve leur place sur la scène internationale. Bien que de petite taille, ces territoires représentent un chapitre fascinant de l'héritage mondial de la Grande-Bretagne et continuent de jouer un rôle discret mais significatif dans son identité moderne.
Ces territoires sont des vestiges de l'Empire britannique autrefois tentaculaire, qui ne compte plus que 14 territoires répartis sur toute la planète, des îles ensoleillées des Caraïbes aux avant-postes reculés de l'Antarctique. Ils ne font pas partie du Royaume-Uni lui-même, mais demeurent sous souveraineté britannique, le Royaume-Uni étant responsable de leur défense, de leurs affaires étrangères et de leur bonne gouvernance.
Chaque territoire possède sa propre constitution, son gouvernement local et son système juridique, bien que le Royaume-Uni conserve l'autorité suprême, généralement exercée par un gouverneur nommé par le roi. Les origines de ces territoires remontent à l'époque des explorations et de la construction d'empires, lorsque la Grande-Bretagne a établi des colonies sur plusieurs continents. Si la plupart des colonies ont obtenu leur indépendance au cours du XXe siècle, certaines ont choisi de conserver leurs liens avec le Royaume-Uni pour des raisons de stabilité politique, de soutien économique ou de loyauté historique.
Nichée dans l'est des Caraïbes, Anguilla est un joyau scintillant, réputé pour ses plages cristallines et son style de vie insulaire décontracté. Réputée pour son statut de paradis fiscal caribéen, Anguilla n'impose aucun impôt sur le revenu, les sociétés, les plus-values ni les successions. Ses recettes proviennent des prélèvements sur les salaires, des cotisations de sécurité sociale, des impôts fonciers et des droits d'importation sur les marchandises. Les impôts fonciers annuels sont modestes (environ 0,75 % sur les bâtiments), tandis que les immeubles commerciaux sont soumis à des taux légèrement plus élevés.
L'économie repose fortement sur le tourisme de luxe et les services financiers offshore, qui prospèrent dans l'atmosphère sereine de l'île. Les citoyens britanniques peuvent explorer Anguilla sans visa pendant six mois maximum, mais ceux qui cherchent un emploi doivent obtenir un permis de travail parrainé localement, car il n'existe pas de droit automatique à l'installation. Pour vivre et travailler ici à long terme, les résidents doivent d'abord trouver un emploi et demander à leur employeur de faciliter les démarches administratives.
Bermudes (64 000 habitants)Nichées dans l'Atlantique Nord, à environ 1 050 kilomètres à l'est de la Caroline du Nord, les Bermudes dégagent un charme d'antan avec leurs maisons aux couleurs pastel et leurs jardins ornés de roses. Héritage de leur passé naval royal, l'économie actuelle repose sur la haute finance et le tourisme haut de gamme. Les Bermudes ne prélèvent aucun impôt direct sur le revenu, ni sur les sociétés, ni sur les plus-values. Elles perçoivent leurs recettes via les cotisations sociales, les droits de douane, l'impôt foncier et les droits de timbre. Le taux de la cotisation sociale varie de 1,5 % à 9,5 % pour les revenus jusqu'à 900 000 $. Les personnes morales paient des droits de licence annuels calculés sur leur capital, mais il n'existe pas d'impôt sur les sociétés traditionnel.
Les détenteurs d'un passeport britannique peuvent séjourner jusqu'à 90 jours sans visa, mais ceux qui souhaitent rester plus longtemps ou travailler doivent obtenir un permis de séjour, sous réserve d'être parrainés par un employeur local. Malgré leur petite taille, les Bermudes jouissent d'un niveau de vie élevé, façonné par leur double héritage de gouvernance britannique et de style nord-américain.
Une mosaïque d'îles paradisiaques, dont Tortola, Virgin Gorda et Jost Van Dyke, constitue les Îles Vierges britanniques, réputées pour la voile, la plongée sous-marine et un secteur financier offshore florissant. Le tourisme est le principal moteur de l'économie locale, complété par un secteur des services financiers axé sur la gestion fiduciaire et l'administration d'entreprises. Avec un impôt sur le revenu nul, elles attirent les entreprises et les investissements grâce à des taux nuls sur les revenus des particuliers et des entreprises. Les visiteurs en provenance du Royaume-Uni peuvent arriver sans visa, mais s'ils souhaitent s'installer ou travailler, ils doivent obtenir un permis de travail et un permis de séjour grâce à un parrainage local. Bien qu'ils gèrent leurs propres affaires internes, les résidents restent sous la juridiction de la Couronne britannique, alliant la douceur de vivre caribéenne aux traditions britanniques.
Îles Caïmans (81 500 habitants)Situées au sud-ouest de la Jamaïque, les îles Caïmans sont devenues un pôle financier mondial majeur, réputé pour ses assurances, ses fonds d'investissement et ses services bancaires. Le tourisme y joue également un rôle important, grâce à ses récifs coralliens immaculés et ses complexes hôteliers de luxe. Les ressortissants britanniques bénéficient d'une exemption de visa pour les courts séjours, mais pour occuper un emploi ou s'établir sur le territoire, ils doivent obtenir un permis de travail supervisé par un employeur sponsor, suivi d'un permis de séjour. Bien que le territoire bénéficie d'une forte autonomie, l'autorité finale appartient au gouverneur nommé par le Royaume-Uni. Avec un impôt sur le revenu nul, il attire les entreprises et les investissements grâce à des taux nuls sur les revenus des particuliers et des entreprises.
Îles Malouines (3 700 habitants)Isolées et balayées par les vents, les îles Malouines se situent à plus de 13 000 kilomètres du Royaume-Uni, dans l'Atlantique Sud. L'économie repose sur l'élevage ovin, la pêche et, de plus en plus, le tourisme animalier. Les citoyens britanniques peuvent s'y rendre sans visa, mais toute personne souhaitant vivre ou travailler doit s'enregistrer auprès des autorités locales ; les droits d'établissement ne sont pas automatiquement accordés. La souveraineté des Malouines a été farouchement défendue pendant la guerre de 1982, mais aujourd'hui, les îles gèrent leur gouvernance interne sous la supervision d'un gouverneur nommé par les Britanniques. Avec un impôt sur le revenu nul, elles attirent les entreprises et les investissements grâce à des taux nuls sur les revenus des particuliers et des entreprises.
Gibraltar (33 700 habitants)Gardant la pointe sud de la péninsule ibérique, Gibraltar surgit de la mer, tel un monolithe calcaire spectaculaire chargé d'histoire, des conflits maures et espagnols à son rôle clé durant la Seconde Guerre mondiale. Son économie prospère grâce au tourisme, au transport maritime, aux services financiers et aux jeux en ligne. Les détenteurs d'un passeport britannique peuvent entrer sans visa, mais travailler ou s'installer nécessite l'obtention d'un permis de travail et d'un permis de séjour. Gibraltar offre des possibilités de résidence aux particuliers fortunés (catégorie 2), aux professionnels hautement rémunérés (HEPSS), aux entrepreneurs indépendants et aux retraités. Bien qu'en dehors de l'espace Schengen, sa proximité avec l'Espagne a forgé une identité britannico-méditerranéenne unique. Gibraltar ne s'enorgueillit pas de l'absence de plus-values, de fortune ni de TVA, mais prélève un impôt sur le revenu standard pouvant atteindre 27 % et environ 10 % sur les bénéfices des sociétés.
Montserrat (4 400 habitants)Montserrat, autrefois réputée pour ses paysages couleur émeraude, a été partiellement ensevelie par des éruptions volcaniques dans les années 1990. Depuis, elle a connu un rebond grâce à une économie modeste axée sur l'agriculture, le tourisme et le secteur public. Les citoyens britanniques peuvent s'y rendre sans visa, mais un permis de travail et de résidence est requis pour y résider ou y travailler. L'histoire unique de l'île comprend son surnom d'« île d'émeraude des Caraïbes » et l'impact indélébile de la dévastation volcanique, tout en conservant des liens étroits avec son passé colonial britannique. Avec un impôt sur le revenu nul, elle attire les entreprises et les investissements grâce à des taux nuls sur les revenus des particuliers et des entreprises.
Incroyablement isolées, les îles Pitcairn abritent une petite communauté issue des mutins du HMS Bounty au XVIIIe siècle. L'économie repose sur la production de miel, les timbres et un tourisme de masse. Les citoyens britanniques peuvent séjourner jusqu'à 14 jours sur autorisation d'arrivée, mais les séjours plus longs nécessitent une autorisation préalable. Les colons doivent demander un permis, mais la faible population et les contrôles stricts rendent la résidence permanente peu probable. La vie ici est régie par la démocratie directe, les insulaires gérant leurs propres affaires par l'intermédiaire d'un conseil élu. L'impôt sur le revenu est nul et l'île attire les entreprises et les investissements grâce à des taux nuls sur les revenus des particuliers et des entreprises.
Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha (population combinée de 5 000 habitants)Ces îles atlantiques lointaines partagent un héritage colonial façonné par l'isolement géographique. Sainte-Hélène, célèbre pour l'exil de Napoléon, bénéficie du tourisme, des services gouvernementaux et d'une agriculture limitée. Ascension abrite une base militaire, tandis que Tristan da Cunha est réputée pour sa communauté isolée et sa pêche. Les citoyens britanniques peuvent voyager sans visa, mais s'installer ou travailler nécessite un permis local. Bien que la gouvernance soit unifiée, chaque communauté insulaire possède son propre conseil, reflétant ses cultures et histoires distinctes. Avec un impôt sur le revenu nul, elle attire les entreprises et les investissements grâce à des taux nuls sur les revenus des particuliers et des entreprises.
Îles Turques-et-Caïques (59 400 habitants)Juste au sud-est des Bahamas se trouve l'archipel des Îles Turques-et-Caïques, un centre touristique de luxe dont le tourisme et l'immobilier sont en plein essor. Les hôtels, les plages et les sites de plongée attirent des visiteurs du monde entier. Les ressortissants britanniques n'ont pas besoin de visa pour les courts séjours, mais pour travailler et résider, il faut un permis de travail parrainé par l'employeur, puis un permis de séjour. L'autonomie gouvernementale y est forte, bien que le gouverneur représente la Couronne pour les questions de sécurité nationale. Avec un impôt sur le revenu nul, l'archipel attire les entreprises et les investissements grâce à des taux nuls sur les revenus des particuliers et des entreprises.
Territoires inhabités ou restreints Territoire britannique de l'océan IndienL'archipel des Chagos, y compris Diego Garcia, se situe dans l'océan Indien et abrite une importante base militaire américano-britannique. Il n'abrite aucune population civile et son accès est strictement réglementé ; les citoyens britanniques doivent obtenir un permis officiel. Sans possibilité de résidence, il sert uniquement à des fins militaires stratégiques.
Territoire antarctique britanniqueCouvrant une région reculée de l'Antarctique, ce territoire est exclusivement réservé aux stations de recherche scientifique. Personne n'y réside de façon permanente, et tous les visiteurs, y compris les Britanniques, doivent obtenir un permis de recherche longtemps à l'avance. L'environnement préservé est géré en vertu de traités internationaux, interdisant toute implantation civile.
Ces îles désolées, situées dans la zone subantarctique, regorgent d'une faune abondante et sont principalement fréquentées par des chercheurs et des passionnés de la faune sauvage. L'accès y est fortement réglementé et les visiteurs doivent obtenir un permis. Dépourvues d'une population permanente, les îles sont administrées par un commissaire, ce qui témoigne de leur rôle de conservation.
Akrotiri et Dhekelia (bases chypriotes) (population 18 200)Sur l'île de Chypre se trouvent ces deux bases militaires souveraines, où vivent des familles de militaires et des employés chypriotes locaux. La géographie varie, des enclaves côtières aux zones agricoles de l'intérieur. Les ressortissants britanniques et chypriotes entrent dans le pays conformément aux règles d'entrée à Chypre, mais tout séjour de plus de 28 jours nécessite un permis de zone de base. Travailler ou vivre ici est régi par la réglementation locale adaptée aux opérations militaires et aux besoins de la communauté civile.
Voyages et résidencesLes citoyens britanniques peuvent généralement visiter les territoires habités sans visa, mais leur installation nécessite un permis de travail parrainé par l'employeur et un permis de séjour adapté à la législation de chaque territoire. Gibraltar offre des régimes uniques aux investisseurs, aux hauts revenus, aux travailleurs indépendants et aux retraités, tandis que les zones militaires et de recherche sont interdites sans autorisation préalable. Bien que partageant une autorité souveraine unique, chaque territoire conserve sa propre identité, sa propre culture et ses propres conditions d'entrée, reflétant la diversité de ses rôles au sein de l'empreinte mondiale du Royaume-Uni .
Daily Express