Nouvelles collections, visites guidées, activités familiales : pas de vacances pour la Cité du Vitrail à Troyes

Plus de 180 000 visiteurs sur ses deux premières années d’existence ! Depuis son ouverture en 2022 dans le cadre majestueux de l’Hôtel-Dieu-le-Comte, la Cité du Vitrail créé par le département de l’Aube a trouvé petit à petit son public, porté notamment par le succès de l’exposition de 2024 consacrée à la Querelle des Vitraux de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
« On a eu malheureusement la chance d’être d’actualité avec l’incendie de Notre-Dame, et puis également avec toute la querelle actuelle que suscitent les vitraux contemporains que veut imposer le président de la République », lance Valéry Denis, vice-président du conseil départemental en charge du tourisme et de la culture.
Si le programme de cet été n’est pas aussi médiatique, le site espère bien capitaliser sur la richesse culturelle des œuvres exposées en comptant sur la venue de touristes de courts séjours qui caractérisent le département durant les grandes vacances. « On a un musée qui est unique en France, donc tous les amateurs de vitraux, les gens qui sont détenteurs ou gestionnaires de ce patrimoine se retournent maintenant vers nous, car on est une référence en la matière », se félicite Valéry Denis.
Pour capter l’attention et donner envie au public de revenir, 60 % des œuvres ont été remplacées, notamment dans la fameuse galerie des vitraux qui permet de les contempler à hauteur de regard. « L’objectif était de trouver des œuvres qui soient à la fois percutantes, marquantes, esthétiquement un petit peu sensationnelles, et qui puissent créer un parcours qui ait quand même une cohérence chronologique », précise Anne-Claire Garbe, conservatrice du patrimoine à la Cité du Vitrail.
Pour cela, la salle a été réorganisée en 3 espaces : le 1er autour du vitrail ancien et d’un cycle de plusieurs panneaux du XVIe siècle de l’abbatiale Saint-Férréol d’Essômes-sur-Marne (Aisne). Il propose de se plonger dans la vie de Saint-Augustin, théologien chrétien du Ve siècle. Ce personnage est indirectement lié à l’histoire de l’Hôtel-Dieu puisque les religieuses de l’ordre de Saint-Augustin lui ont donné une vocation hospitalière dès sa création en 1157.

La deuxième partie de la salle est consacrée aux expositions universelles à travers 4 ensembles de vitraux. « Pour l’histoire de l’art du vitrail, ces expositions universelles ont joué un rôle très important dans la considération du vitrail en tant qu’œuvre d’art et non plus seulement en tant qu’art mineur soumis à l’architecture », souligne Anne-Claire Garbe. L’occasion de retrouver la sainte Radegonde de Jean-Hébert Stevens, exposée en 2024 dans la galerie temporaire consacrée à Notre-Dame, et qui a été conçue pour l’exposition universelle de Paris en 1937.
Enfin, le troisième espace est consacré à l’époque contemporaine avec en point d’orgue une présentation du travail préparatoire des vitraux de Notre-Dame d’Acey (Jura) dans les années 1990 par le peintre Jean Ricardon et le maître verrier Pierre-Alain Parrot. 47 vitraux cisterciens seront ainsi présentés à travers 3 baies d’essai, des dessins préparatoires ou encore des maquettes en verres.
« On a toujours à cœur de montrer l’ancrage de cette pratique dans notre époque, et insister sur le fait que des artistes et maîtres verriers travaillent toujours le vitrail aujourd’hui », ajoute la conservatrice.

Une visite qui pourra se conclure ensuite du côté de la chapelle de l’Hôtel-Dieu avec la présentation de 3 ensembles de vitraux remarquables du XVIe siècle de la Champagne méridionale ; deux d’entre elles ont bénéficié d’une restauration fondamentale avant d’être prêtées par leur propriétaire à la Cité du Vitrail.
« On cherche à retracer toute l’histoire de l’œuvre, à comprendre son évolution, et ensuite à intervenir en fonction de la connaissance de son histoire », détaille Anne-Claire Garbe. « Pour les 2 œuvres concernées, il y a eu un très gros travail pour retirer toutes les pièces qui n’avaient rien à voir avec la verrière d’origine, pour comprendre des scènes qui étaient devenues totalement illisibles, et pour redonner toute leur lisibilité à ces verrières. » Pour illustrer cela, des photos prises avant la restauration des œuvres ont également été exposées pour comparer avec le résultat.
Durant ce mois d’août, des animations vont permettre de faire découvrir autrement ce bel écrin : des visites consacrées au vitrail contemporain (le 9 août) ou à l’histoire et aux techniques du vitrail (les 17 et 23 août), un atelier fusing, pour découvrir cette technique qui consiste à couper et disposer des morceaux de verre sur un support, avant de faire cuire l’ensemble pour créer une fusion (le 16 août), ou encore des jeux pour petits et grands, comme une enquête au cœur de l’exposition (le 19 août) et une visite contée au pays des vitraux (le 24 août).
Et avec votre billet, vous pourrez aussi accéder aux différentes expositions temporaires proposées sur le site, notamment sur ces régionaux partis coloniser l’Amérique du Nord. Une expo interactive « Il était une fois Montréal, les Champenois en Nouvelle France » en place jusqu’au 2 novembre,
Infos et tarifs : cite-vitrail.fr
Le Parisien