Camilo : « Il y a tellement de talents en Catalogne qu'il est étrange qu'il y ait de la place pour quelqu'un comme moi. »

Camilo est de retour sur la route. Deux mois seulement après avoir terminé sa tournée à succès « Nuestro Lugar Feliz » , où il a présenté son dernier album, « Cuatro » , et qui a dû être reprogrammée en Espagne en raison de la naissance de sa deuxième fille, Amaranto, l'artiste colombien, qui compte plus de 23 millions d'auditeurs mensuels sur Spotify et d'innombrables succès, revient sur scène.
Et il le fait avec un clin d'œil clair à notre pays. Le 14 juin, il a clôturé sa dernière tournée par un concert dans sa ville natale de Medellín, et ce vendredi, il entame une mini-tournée d'une vingtaine de concerts à travers l'Espagne. Il arrive avec un nouveau single, Maldito ChatGPT , et le Terramar CaixaBank Festival de Sitges, sa seule date en Catalogne, en est la première étape. Quelques jours avant son concert, il s'est entretenu par téléphone avec La Vanguardia .
Il est de retour en Espagne, avec une vingtaine de concerts dans les prochains mois.
C'est très excitant. Je suis très reconnaissant de la générosité de tout le public espagnol, car il y a tellement de musique ici, tellement d'excellents artistes locaux, que le fait que les portes soient ouvertes à quelqu'un qui vient de si loin pour une si belle tournée est une grande fierté pour moi.
Vous étiez déjà en Espagne l'année dernière. Qu'est-ce que cela signifie d'être de retour si tôt après avoir donné deux fois plus de récitals ?
Vous savez ce que j'y vois ? Plus qu'une image de ma personnalité, je pense que c'est une image de votre personnalité, de votre générosité à tous. On avait une tournée de 16 concerts en Espagne l'année dernière et on a dû en reporter six à cause de la naissance de ma deuxième fille. Et on attendait toujours. Il nous restait ces concerts, mais finalement, grâce à la générosité et à l'amour des gens, on a décidé de faire une nouvelle tournée dans plus de villes, et on a fini par faire cette tournée de 17 concerts. Je suis très excité, très heureux et, encore une fois, incroyablement reconnaissant.
« 90 % de la logistique de notre tournée tourne autour de mes filles. » Camilo
À quoi s'attendra le public ? S'agira-t-il d'une continuation du répertoire de la tournée Our Happy Place , ou y aura-t-il des changements ?
C'est un concert complètement différent. Nous avons terminé notre Happy Place à Medellín et avons conçu cette nouvelle tournée comme un spectacle différent, en tenant compte de l'énergie que nous avons ressentie en passant un été en Espagne. Nous l'avons donc conçue en gardant cela à l'esprit, en tenant compte de la relation que nous entretenons avec le public espagnol, de l'histoire que nous avons partagée ensemble et de sa diversité.
Lors d'un concert au Starlite à Marbella, vous avez déclaré qu'une des raisons pour lesquelles vous vous sentez si proche de l'Espagne est que vos deux filles sont nées en Andalousie.
Je l'ai dit, c'est vrai. Mes deux filles sont, disons, la cristallisation de mes deux premiers voyages en Espagne.

Image promotionnelle de Camilo, avec sa moustache caractéristique
La tribuEn parlant de vos filles, votre épouse, Evaluna Montaner, et vous les emmenez en tournée, ce qui a suscité quelques critiques. Comment vivez-vous ces voyages à travers le monde avec elles ?
Nos filles sont encore très jeunes ; l'une a trois ans et l'autre aura un an. Ce sont donc des enfants qui ont besoin de leur vie, de leur présence, avant tout. Et je pense que le plus beau cadeau qu'on puisse leur offrir dès leur plus jeune âge est de les retrouver, de vivre ensemble la réalité de la famille que nous formons, et nous avons le privilège d'organiser des tournées et des voyages. Honnêtement, 90 % de la logistique et de l'organisation de notre tournée reposent sur mes filles. Je suis très fier du système dans lequel nous les élevons. Je descends de scène pour les embrasser, puis nous allons dîner tous ensemble. C'est mon moment de bonheur. Je ne peux pas imaginer une tournée sans ma famille.
J'imagine que les collaborations avec sa femme sur scène seront également au programme de cette tournée.
Non, vous ne les manquerez pas, car ma femme est toujours à mes côtés. Quand elle est là, elle est tout pour moi. Evaluna est mon artiste préférée, et ma carrière et la sienne ne font qu'un. Nous profitons de cet été ensemble, et cela se traduit par le fait de partager la scène.
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Les gens se concentrent de plus en plus sur l’œuvre et de moins en moins sur son origine. Camilo
Vous avez sorti un nouveau single, Maldito ChatGPT , qui critique l'intelligence artificielle (IA). Comment percevez-vous notre utilisation de cette technologie ?
Mon objectif était de dénoncer la distance entre l'intellect, les sentiments et le cœur. La façon dont le cœur et l'intellect énumèrent ce qui est important est très différente. Par exemple, la liste que je dresse des qualités que la personne avec qui je suis devrait posséder est complètement différente de celle de ma femme. Et c'est pour moi un motif de célébration. Et c'est ce qui rend ma relation avec ma femme si spéciale : grâce à elle, et non malgré elle. Je suis profondément curieux de voir comment les gens cherchent des réponses à leur monde intérieur dans un outil qui ne peut observer que ce qui se manifeste à l'extérieur. J'ai senti que cette contradiction devait être photographiée. J'ai vraiment aimé composer cette chanson.
Quel est votre rapport avec l'IA ? Vous avez expliqué avoir demandé à ChatGPT, par exemple, comment gérer le stress avant le dernier concert à Medellín.
Oui, c'est très intéressant, car les outils d'IA observent les schémas que vous leur fournissez. Par exemple, j'étais en voyage en Méditerranée juste avant d'arriver en Espagne, et ChatGPT était mon copilote botanique, car il sait, d'après ce que je lui ai dit, à quel point la reconnaissance botanique est importante pour moi. J'utilisais donc mon téléphone et ChatGPT pour reconnaître toute la flore et la faune qui m'entouraient. C'était hilarant. Il y a aussi des jours pendant le voyage où je me sens bizarre, et soudain, avec ChatGPT, je me souviens que c'est parce que je n'ai pas organisé mon emploi du temps. Ce sont des facteurs externes, mais les choses se compliquent lorsqu'on essaie d'obtenir des réponses internes avec un outil qui ne regarde que l'extérieur.

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La tribuQuel est, selon vous, l'état de la musique latine en Espagne ? De l'extérieur, on a l'impression que de plus en plus de concerts d'artistes latinos sont programmés.
Je ne peux parler que de mon expérience, de la personne profondément bénie par la générosité d'un public riche. De ce côté-ci de l'océan, il y a suffisamment de talents… la moitié des playlists que j'écoute sont des artistes de ce côté-ci. En Catalogne, il y a tellement de talents qu'il est curieux qu'il y ait de la place pour quelqu'un comme moi, venu d'aussi loin. La diversité et la fusion, l'ouverture de portes pour quelqu'un comme moi, c'est quelque chose que je ne peux que recevoir comme un cadeau. Je ne peux pas vous contredire et dire : « Oui, bien sûr, nous, les Latinos, avons quelque chose qui n'existe pas ici . » Je ne pense pas que ce soit le cas. Je pense que c'est parce que la façon dont les choses se mélangent est si belle. Et ce n'est pas un genre spécifique, car ma musique n'a pas de style défini. C'est vrai que, si on me mettait dans un magasin de disques, je serais évidemment dans le tiroir de la musique latine, mais à cause de mes origines, pas à cause de ma musique. Au final, ma musique est profondément diversifiée, et beaucoup de mes créations sont influencées par des éléments qui viennent de vous. Je pense que les gens se concentrent de plus en plus sur l'œuvre elle-même et moins sur son origine.
Une fois cette tournée en Espagne terminée, quel est votre prochain projet ?
Je n'ai pas beaucoup de projets. J'ai un manager incroyable qui planifie des choses qui ne m'intéressent pas. Côté création, je vis toujours dans l'immédiat, car j'aime l'instant présent. Pour l'instant, je ne pense qu'à cette tournée d'été. Mais il me reste un peu de temps avant d'arriver à Miami pour commencer à enregistrer ce que j'écris déjà et pour lequel j'ai déjà un plan créatif bien défini. Comme je n'ai pas encore commencé à les concrétiser, ils sont encore dans l'univers des possibles, ce qui est mon moment créatif préféré. J'ai hâte de rentrer chez moi pour donner forme à ce qui est encore multiple.
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