La Fashion Week de Londres a-t-elle vraiment créé un renouveau rococo ?

Se tourner vers le passé pour prédire l'avenir est depuis longtemps un élément fondamental des collections de tout créateur de mode. Prenons l'exemple de la tendance des années 2000 : robes bandage , tongs à talons et colliers ras-de-cou ressuscités il y a plus de vingt ans. Pourtant, pour la collection Printemps/Été 2026, les créateurs de la Fashion Week de Londres ont puisé beaucoup plus loin dans les archives, à une époque antérieure à l'invention des voitures, des radios et même de l'aquarium moderne. Oui, ce dernier m'a également surprise.

Ils ont ensuite exploité un élément clé : l'exagération des hanches grâce aux tournures, paniers et crinolines – ces armatures en forme de cage qui se logeaient sous les jupes amples –, créant des pièces aussi belles que chargées d'histoire. Prenez les blazers à hanches larges de Patrick McDowell , les robes volumineuses de Simone Rocha , les robes gothiques de Natasha Zinko, ou encore les tenues de soirée vintage d'Erdem. Mais pourquoi ce retour du jupon, si accrocheur ?

« Je pense que nous voyons des crinolines partout dans les collections printemps/été 2026, de Reem Acra à la Fashion Week de New York à Simone Rocha à la Fashion Week de Londres (nous les avons également vues occuper le devant de la scène à la Couture Fashion Week plus tôt cette année), parce que nous sommes entrés dans une ère dorée où l'excès est recherché et célébré par l'élite », partage la styliste de célébrités et experte de la mode Marian Kwei comme une réponse possible.

Autre chose ? Le fait que l'époque rococo soit tendance. La bande-annonce du nouveau film « Les Hauts de Hurlevent » de Margot Robbie et Jacob Elordi vient de tomber sous les applaudissements – certes, c'est victorien, mais la mode suit les mêmes règles. Et l'exposition sur le style de Marie-Antoinette vient d'ouvrir au Victoria and Albert Museum de Londres, peu après la vente de la bague en diamant rose de la reine de France présumée pour 10 millions de livres sterling en juin dernier. Clairement, c'est la saison de la renaissance rococo et victorienne.

« Marie-Antoinette a probablement été la première véritable influenceuse de style , et la référence à ses excès stylistiques inspire à nouveau la mode », ajoute Kwei. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que nous empruntons cette voie : en 2006, Sofia Coppola a sorti son film Marie-Antoinette ; en 2007, le clip de Girls Aloud, I Can't Speak French, s'est inspiré du renouveau du rococo ; et la collection Haute Couture 2007 de Dior a mis en avant jupons et palettes de roses somptueuses.

Il est donc clair que le cycle de tendance de vingt ans se maintient, même si l'inspiration initiale remonte à bien plus longtemps. Et, comme le confirme Kwei, il s'inscrit également dans la tendance actuelle du « plus, c'est plus » observée dans les milieux de la mode : bijoux de sac , vêtements à la dopamine , et Labubu inclus. Quant à ce que Marie-Antoinette aurait pensé de ce dernier, je vous laisse imaginer.