Léon XIV explique pourquoi il a choisi son nom et quelle est sa vision de la papauté.

CITÉ DU VATICAN (AP) — Le pape Léon XIV a présenté samedi sa vision de la papauté, identifiant l'intelligence artificielle comme l'un des problèmes les plus critiques auxquels l'humanité est confrontée et s'engageant à poursuivre certaines des priorités fondamentales du pape François.
Lors de sa première audience officielle, León a mentionné à plusieurs reprises la déclaration de mission de François et du pape argentin de 2013, clarifiant son engagement à faire de l'Église catholique une institution plus inclusive, attentive aux fidèles et soucieuse des « moins fortunés et des rejetés ».
Léon, le premier pape américain, a déclaré aux cardinaux qui l'ont élu qu'il était pleinement engagé dans les réformes du Concile Vatican II, les réunions tenues dans les années 1960 qui ont modernisé l'institution. Il a identifié l’intelligence artificielle comme l’un des problèmes majeurs auxquels l’humanité est confrontée et a déclaré qu’elle pose des défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail.
Le pontife a fait référence à l'intelligence artificielle pour expliquer le choix de son nom : Son homonyme, le pape Léon XIII, a été pape de 1878 à 1903 et a posé les bases de la pensée sociale catholique moderne. Il l'a fait de manière particulièrement célèbre avec son encyclique Rerum Novarum de 1891, qui traitait des droits des travailleurs et du capitalisme à l'aube de l'ère industrielle. Le défunt pape a critiqué à la fois le capitalisme du laissez-faire et le socialisme centré sur l’État, façonnant ainsi un courant économique typiquement catholique.
Dans son discours de samedi, Leo a déclaré qu'il s'identifiait à son prédécesseur, qui a abordé dans l'encyclique la grande question sociale de l'époque soulevée par la révolution industrielle.
« De nos jours, l’Église offre à tous le trésor de son enseignement social en réponse à une nouvelle révolution industrielle et aux développements dans le domaine de l’intelligence artificielle qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail », a-t-il souligné.
Vers la fin de son pontificat, François s’est exprimé de plus en plus ouvertement sur les menaces que représente l’intelligence artificielle pour l’humanité et a appelé à un traité international pour la réglementer.
Il a averti que cette technologie puissante risquait de transformer les relations humaines en simples algorithmes. François a transmis son message au Groupe des Sept nations industrialisées lors de son discours à leur sommet l’année dernière, insistant sur le fait que l’intelligence artificielle doit rester centrée sur l’humain afin que les décisions concernant le moment d’utiliser des armes ou même des outils moins mortels soient toujours prises par des humains, et non par des machines.
Le défunt pape argentin a également profité de son message annuel de paix de 2024 pour appeler à un traité international garantissant que l'intelligence artificielle soit développée et utilisée de manière éthique, arguant qu'une technologie dépourvue des valeurs humaines de compassion, de miséricorde, de moralité et de pardon est trop dangereuse pour être développée sans contrôle.
Dans son discours, prononcé en italien dans la salle du synode du Vatican et non au Palais apostolique, Léon XIII a fait à plusieurs reprises référence à François et au deuil suscité par sa mort. Il a présenté la déclaration de mission de François du début de son pontificat en 2013, « La joie de l'Évangile », comme une sorte de mandat pour lui-même, suggérant qu'il a l'intention de poursuivre en grande partie les priorités de François.
Il a mentionné l'insistance de François sur la nature missionnaire de l'Église et la nécessité de rendre son leadership plus collégial. Il a également parlé de la nécessité de prêter attention à ce que disent les fidèles, « surtout dans ses formes les plus authentiques et inclusives, en particulier la piété populaire ». Se référant à nouveau à la déclaration de mission de François de 2013, Léon a souligné la nécessité pour l'Église d'exprimer « une attention aimante envers les moins favorisés et les rejetés » et de s'engager dans un dialogue courageux avec le monde contemporain.
Léon, accueilli par une ovation debout à son entrée, a lu son texte préparé à l'avance, levant parfois les yeux. Même lorsqu'il est apparu pour la première fois au monde dans la loggia de la basilique Saint-Pierre jeudi soir, Léon a lu un texte préparé qu'il avait dû rédiger quelque temps avant son élection historique ou dans l'heure qui a suivi.
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