Vagues et pics de chaleur, blocage en oméga… Les mots de la canicule

Le thermomètre va atteindre les 38 °C cette fin de semaine, notamment dans l’ouest du pays, a indiqué Météo France mercredi 18 juin. Cette vague de chaleur s’explique par un blocage en oméga. Seize départements seront placés en vigilance orange canicule à partir de vendredi.
De nombreuses formules sont utilisées pour décrire les épisodes de canicule, avec chacune des particularités différentes. Elles peuvent être séparées en deux catégories : d’un côté, celles qui décrivent l’intensité de la chaleur ; de l’autre, celles qui en expliquent la cause.
La différence entre un pic de chaleur et une canicule réside dans l’intensité du phénomène météorologique. Cela concerne non pas les températures, mais la durée de la période où celles-ci sont plus élevées que les normales de saison.
« Un pic de chaleur désigne un épisode bref (24 à 48 heures) durant lequel les températures sont nettement supérieures aux normales de saison », explique Météo France. Un pic peut être observé à l’échelle locale comme à l’échelle nationale.
Lorsqu’un épisode de chaleur dure plusieurs jours et touche une grande partie du pays, il peut alors être qualifié de vague de chaleur. Celle-ci dépend de l’indicateur thermique national. Il s’agit de la « température moyenne mesurée à l’échelle du pays », sur 30 stations météorologiques réparties sur le territoire. La vague de chaleur se termine lorsque l’indicateur national descend sous 22,4 °C ou lorsqu’il fait moins de 23,4 °C durant deux jours consécutifs.
Lorsqu’une vague de chaleur dure trois jours ou plus, et que les températures restent élevées la nuit, s’impose alors le terme de canicule. Pour définir s’il s’agit ou non d’une canicule, les météorologues de Météo France se réfèrent à des seuils de température et de durée qui varient selon les départements.
Ainsi, en Haute-Garonne, rappelle le site weather’n’co, il faut qu’il fasse au moins 36 °C le jour et 21 °C la nuit pour que l’alerte canicule soit déclenchée. Dans la Manche, où le climat est plus tempéré, les seuils sont fixés à 31 °C le jour et 18 °C la nuit. Pour la fin de semaine, Météo France prévoit de placer une trentaine de départements en vigilance jaune et seize autres en vigilance orange.
Météo France établit en effet différents niveaux de vigilance lorsque le thermomètre grimpe. La vigilance jaune correspond à un pic ou une vague de chaleur. La vigilance orange est actionnée en cas de canicule. La vigilance rouge sert en cas de « canicule extrême, exceptionnelle par sa durée, son intensité, son extension géographique, et (qui) présente un fort impact sanitaire pour l’ensemble de la population et des impacts sociétaux ».
La chaleur de cette semaine est due à un blocage en oméga. Une dépression située sur la péninsule Ibérique et une autre sur les Balkans remontent de l’air chaud, qui reste bloqué sur la France. Ce phénomène prend la forme de la lettre grecque oméga (Ω), et avait notamment provoqué la canicule de 2023.
Les hausses des températures peuvent également être la conséquence d’un dôme de chaleur, qui se développe lorsqu’il n’y a pas de vent, et agit ainsi comme une sorte de couvercle. Elles peuvent aussi venir d’une « plume de chaleur » par la remontée d’air chaud en provenance du sud de l’Europe et du Maghreb.
Ces phénomènes tendent à se multiplier et vont s’aggraver dans les années à venir en raison du réchauffement climatique. Hormis l’été 1947, les vagues de chaleur les plus importantes observées depuis près de quatre-vingts ans ont toutes eu lieu au XXIe siècle (août 2003, juillet 2019 et septembre 2023 notamment). D’ici à 2100, prévient Météo France, les vagues de chaleur pourraient même durer jusqu’à deux mois en continu.
La Croıx