Une femme qui a vécu il y a 10 000 ans a désormais un visage et bientôt un prénom

Des chercheurs ont reconstitué le visage d’une femme préhistorique qui vivait sur le territoire actuel de la Belgique. Tout le monde est invité à voter pour son prénom d’ici au 30 juin, avant peut-être de voir le buste en vrai lors de sa tournée dans différents musées.
Son crâne, découvert en 1988 lors d’une fouille de la grotte Margaux, dans la vallée de la Meuse, est l’un des plus anciens restes humains retrouvés en Belgique. Aujourd’hui, grâce à l’analyse du matériel génétique présent dans l’os, une équipe de l’université de Gand a redonné, avec l’aide du duo d’artistes hollandais Kennis & Kennis, un visage à cette femme qui a vécu il y a 10 500 ans.
“Les analyses ADN révèlent qu’elle avait les yeux bleus et une peau plus claire que ce que l’on pensait pour les chasseurs-cueilleurs de l’époque”, indique la RTBF.
Isabelle De Groote, qui a dirigé l’équipe, a expliqué au Times que ce résultat était “très étonnant”. Car “jusqu’à présent, la plupart des travaux montraient que les populations [qui vivaient dans l’ouest de l’Europe à cette époque] avaient la peau bien plus foncée”.
Elle ajoute :
“Cela indique qu’il y avait une plus grande diversité dans la pigmentation de la peau que ce que l’on imaginait jusqu’à maintenant.”
Ce n’est pas la première fois que des scientifiques reconstituent le visage de personnes ayant vécu dans le passé à partir des informations obtenues par l’analyse de leur ADN. Il y a eu des Égyptiens vieux de plusieurs millénaires, Néandertal ou encore Robespierre. Si les résultats sont fascinants, il faut garder en tête que les interprétations sont nombreuses. Ici, c’est clairement le cas de la coiffure ou des plumes utilisées comme boucles d’oreilles.
Quant au buste hyperréaliste de cette femme préhistorique, il voyagera de musée en musée à partir de la fin du mois d’août. Mais avant le début de cette tournée, l’université de Gand organise un vote électronique, ouvert jusqu’au 30 juin, pour nommer cette femme du mésolithique. S’appellera-t-elle Margo, Freyà, Mos’anne ? Vous avez votre mot à dire. C’est ici.
Courrier International