Rester ou fuir le volcan ? Le dilemme des habitants de la baie de Naples

On appelle cette zone volcanique et sismique, située au large de Naples, dans le sud de l’Italie, les “champs Phlégréens”. Ces derniers mois, elle a été le théâtre de nombreuses secousses de moyenne intensité. Si ces dernières n’ont fait aucune victime et peu de dégâts, elles inquiètent, et certains habitants craignent une éruption volcanique dévastatrice quand d’autres dénoncent un excès d’alarmisme.
À l’origine, le macellum de Pouzolles était au même niveau que le reste du quartier. Aujourd’hui, il se trouve au moins deux niveaux plus bas. Au XVIIe siècle, quelqu’un avait deviné que sous les vestiges des trois colonnes émergeant du sol, il devait y avoir autre chose. Et de fait, en creusant, un ancien marché romain a été mis au jour. Sous l’effet du phénomène de bradyséisme, terme signifiant littéralement “secousses lentes” [et désignant des mouvements de remontée et d’affaissement du sol dus à de petits séismes d’origine volcanique], tout l’ensemble architectural s’était enfoncé dans le sol, avait été submergé par l’eau de mer, avant de resurgir. Aujourd’hui, tout le monde y voit une sorte de patient zéro de la “maladie” géologique des champs Phlégréens. Les épisodes les plus violents se sont produits entre 1970-1972 et 1982-1984. La population avait alors été évacuée. Des milliers de personnes relogées ailleurs, pendant des années.
La terre continuait de trembler et on redoutait une éruption. Des craintes qui reviennent aujourd’hui. Comme si on avait rallumé le feu sous la caldeira composée d’une quarantaine de volcans, la grande marmite sur laquelle repose cette région magnifique et maudite. Le magma se réchauffe. Il gonf
Courrier International