Cellules miroirs : une réflexion éthique sur des recherches à haut risque est lancée

Pour discuter de la menace que ferait peser sur la vie sur Terre la synthèse de cellules miroirs, lors d’un symposium qui s’est tenu les 12 et 13 juin, l’Institut Pasteur, à Paris, était le lieu idéal. N’est-ce pas Louis Pasteur qui, en 1848, a découvert que certaines molécules, comme le tartrate de vin, peuvent exister selon deux configurations spatiales, identiques à ce détail près qu’elles représentent la vue en miroir l’une de l’autre ? C’est la chiralité, en référence au mot grec « kheir », qui désigne la main, dont chacune est superposable à l’autre, vue dans un miroir.
Il se trouve que la vie telle qu’on la connaît s’est développée d’un seul côté du miroir. Que se passerait-il si l’on produisait une bactérie dont toute la machinerie cellulaire serait la version spéculaire d’une Escherichia coli, par exemple ? « Lors d’un atelier de la National Science Foundation américaine, en 2019, qui réunissait 80 spécialistes de biologie de synthèse pour réfléchir à des projets novateurs, pas un d’entre nous n’a émis d’objection lorsqu’on a estimé que ce serait une idée formidable de créer une forme de vie en miroir », se souvient John Glass, du John Craig Venter Institute (JCVI) de La Jolla, en Californie. Pionnier de la synthèse de formes de vie minimales, il était dans les starting-blocks pour s’engager dans cette voie.
Il vous reste 83.48% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Le Monde