Santé mentale, résultats scolaires... Faut-il faire débuter les cours à 9h pour les adolescents?

Faut-il décaler le début des cours de 8h à 9h pour les adolescents? C'est que ce préconise une étude menée par le Conseil scientifique de l'Éducation nationale auprès de 86 collégiens.
Pour cela, leur sommeil a été "mesuré avec des actimètres, un petit dispositif médical", explique ce samedi sur RMC Stéphanie Mazza, professeure en neuropsychologie à l'université Lyon 1. "On a pu observer que les adolescents qui restaient à 8h voyaient leur sommeil se dégrader alors que ceux à 9h développaient un temps de sommeil" supplémentaire de "27 min", avance-t-elle au micro d'Anaïs Matin.
"On a fait des tests d'impulsivité, cognitifs, on a mesuré l'anxiété, la dépression. Toutes ces variables vont changer avec le décalage des horaires de cours", poursuit-elle. "Plusieurs chercheurs à l'international ont démontré les effets bénéfiques pour les élèves sur leur santé physique et mentale mais également sur les performances académiques. Ils ont des meilleurs résultats."
"On fait lever plus tard les adolescents au lieu de les faire coucher plus tôt", s'agace Julien, auditeur RMC. "Il y a une dérive des adolescents avec le téléphone, jusqu'à minuit, 1h du matin... Le combo écrans plus manque de sommeil...", pointe-t-il du doigt, avant d'ajouter: "Ce sont les futurs travailleurs de demain!"
"Une question justifiée", répond téphanie Mazza, professeure en neuropsychologie à l'université Lyon 1 mais celle-ci rappelle que le sommeil de l'adolescent est avant tout perturbé par... la puberté! "C'est un phénomène physiologique transitoire, c'est sur cela qu'on veut agir et que le décalage à 9h va servir", assure-t-elle. Ces adolescents ne seraient pas donc des futurs adultes fainéants puisque "le décalage va s'annuler donc il y aura possiblité de se lever plus tôt".

"L'étude a démontré que le décalage n'incite pas les adolescents à se coucher plus tard, c'est un signal positif. On se cale à leur bon rythme physiologique", développe aussi l'universitaire, qui précise: "L'idée n'est pas de donner une direction générale impossible à résoudre mais plutôt une piste de réflexion pour permettre aux adolescents de mieux dormir."
La question sera abordée en juin lors de la Convention citoyenne sur les temps de l'enfance annoncée récemment par Emmanuel Macron.
RMC