Décryptage. Venin toxique, présence rare… Que sont les physalies, qui provoquent des fermetures de plages ?

Plusieurs plages des Landes et des Pyrénées-Atlantiques ont dû fermer ces derniers jours. En cause : la présence de physalies, animaux marins souvent confondus avec des méduses, mais bien plus dangereux...
Si vous partez en vacances dans le Sud-Ouest, méfiance. Plusieurs plages, notamment à Biarritz, Anglet ou Bidart, ont été contraintes de fermer ces derniers jours en raison de la présence de physalies. Cet animal marin, aussi appelé « vessie de la mer » ou « galère portugaise », possède un venin hautement toxique.
Si leur physique bleuté, aux reflets violets et rosés, donne envie de les toucher, mieux vaut éviter de céder à la tentation : même échouées sur la plage, les physalies restent venimeuses.
Tentacules très toxiquesLes physalies sont régulièrement confondues avec les méduses. Elles sont dotées d’une vésicule bleu violacé de 10 à 30 centimètres, remplie de gaz, qui leur sert de « flotteur » et leur permet de rester à la surface de l’eau. Une apparence de ballon trompeuse, car sous ce « flotteur », se trouvent de longs et fins tentacules urticants au venin très toxique. Ce sont ces tentacules qui permettent aux physalies de se nourrir. La majorité de leur alimentation est constituée de petits et moyens poissons, attrapés à l’aide des tentacules, dont les cellules urticantes les paralysent, indiquent les données d’observations pour la reconnaissance et l’identification de la faune et la flore subaquatiques (Doris).
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« Le problème de ces physalies est qu’elles sont dotées de filaments extrêmement longs, qui peuvent faire jusqu‘à 20 ou 30 mètres, si bien que les gens ne les voient pas immédiatement. En plus, la partie flotteur de l’individu peut faire penser de loin à une bouteille en plastique », expliquait en 2023 auprès de 20 minutes Elvire Antajan, chercheuse en écologie du zooplancton à l’Ifremer. Or, un simple contact avec ces tentacules peut déclencher une douleur intense, des zébrures de la peau et des démangeaisons, voire parfois une grave réaction allergique.
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Le venin des « galères portugaises » est en effet composé d’un mélange de protéines toxiques. Après le contact, des signes de gravité peuvent apparaître : nausées, vomissements, accélération du pouls, douleurs dans la poitrine et l’abdomen, difficultés respiratoires, douleurs musculaires et articulaires, vertiges ou encore fièvre, liste le Centre antipoison belge.
Des réactions allergiques graves et des complications sévères peuvent parfois survenir. « Lors de l’apparition de ces symptômes, le baigneur doit contacter le poste de secours local ou appeler le Samu Centre 15 », recommande le CHU de Bordeaux, qui note toutefois qu’« aucun décès en lien avec ce type d’envenimation n’a été rapporté à ce jour en France ».
Les physalies vivent généralement dans les eaux chaudes de l’Amérique du Nord, de l’Amérique centrale ou de l’ouest de l’océan Pacifique. Mais il arrive que les courants ou les vents les transportent à proximité des côtes européennes. Leur présence a été détectée pour la première fois en France métropolitaine en 2008, avec une première envenimation collective : 40 victimes déclarées à Biscarrosse (Landes). En 2010, 154 envenimations sont signalées sur le territoire aquitain en trois mois, ce qui avait contraint l’Institut de veille sanitaire en région Aquitaine et le centre antipoison et de toxicovigilance de Bordeaux à mettre en place un dispositif de surveillance appelé PhysaTox.
En 2011, 885 cas d’envenimations par physalie sont déclarés, la majorité dans les Landes, rapporte le CHU de Bordeaux. Puis plus aucun cas entre 2014 et 2017. Elles refont leur apparition en 2023, « avec une centaine de personnes envenimées » sur l’été, selon le rapport annuel sur la qualité des eaux de baignade de l’ARS Nouvelle-Aquitaine. En 2024, de nouveaux problèmes avec les physalies sont signalés, notamment en Charente-Maritime.
En cas de contact avec une physalie, la Société française de médecine d’urgence recommande de sortir la victime de l’eau, la calmer, l’empêcher de se frotter puis de retirer les filaments visibles avec une pince ou un gant double. Il faut ensuite piéger les cellules restantes avec de la mousse à raser ou du sable et laisser sécher avant de gratter légèrement à l’aide d’un carton rigide ou d’une carte de crédit pour éliminer les cellules restantes. Il est recommandé ensuite de rincer la peau à l’eau de mer, sans frotter.
Le Républicain Lorrain