Incendie mortel en Charente : le gîte pouvait-il accueillir des personnes handicapées ?

Selon la préfecture de Charente et la ministre déléguée chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées, l’organisateur des vacances adaptées et les propriétaires du gîte étaient en règle. Cela n’a pas empêché le drame dans la commune de Montmoreau en Charente le 28 juillet
Les origines de l’incendie mortel de Montmoreau en Charente sont inconnues pour l’instant. Les propriétaires du gîte pouvaient-ils accueillir des personnes en situation de handicap mental ? « Oui », selon le sous-préfet d’Angoulême Jean-Charles Jobart : « Cette structure a été contrôlée il y a deux ans par les services de l’État. Lors des investigations, aucun problème n’a été constaté. Les extincteurs et les détecteurs de fumée étaient présents. » La structure qui a organisé ce séjour de vacances adaptées, l’association UFCV, possède un agrément.
Selon le représentant de l’État, le contrôle de ce bâtiment privé n’était pas obligatoire « puisqu’il accueille moins de 12 personnes ». La ministre déléguée chargée des Personnes handicapées Charlotte Parmentier-Lecocq note qu’une visite officielle avait quand même été diligentée après le drame de Wintzenheim, en août 2023. Ce contrôle n’a été effectué que dans une partie du corps de ferme. Or, le feu de ce 28 juillet s’est propagé dans une autre aile du gîte où la plupart des vacanciers dormaient à poings fermés. « Une déclaration de séjour avait été envoyée à l’administration pour cette partie du bâtiment. Les propriétaires étaient donc en règle », complète la ministre déléguée. Les enquêteurs devront déterminer si des détecteurs de fumée et des extincteurs étaient présents dans ces pièces.
Mieux former les encadrantsFaut-il faire évoluer la réglementation et systématiser des contrôles physiques dans les biens accueillant un public spécifique ? Même dans de petits bâtiments ? C’est ce que demandent les associations d’usagers. « Nous n’allons pas revoir toutes les règles mais nous pouvons les clarifier », tranche la membre du gouvernement. « Nous sommes au travail sur ces questions. »
La ministre souhaite renforcer les formations des encadrants « notamment sur le volet des premiers secours ». Parmi les quatre personnes concernées, tous n’avaient pas suivi cette formation spécifique. « Mais ils avaient tous un minimum d’expérience, ce n’était pas leur premier séjour. » Le propriétaire, le mari d’une des victimes, faisait aussi partie de l’encadrement.
SudOuest