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"Tous les patients ne supportent pas les antidépresseurs": une alternative innovante aux médicaments contre les dépressions à Toulon

"Tous les patients ne supportent pas les antidépresseurs": une alternative innovante aux médicaments contre les dépressions à Toulon

Le service de psychiatrie de l’hôpital Sainte Musse à Toulon innove dans le domaine de la neurostimulation non invasive, avec un nouvel outil, plus performant, de stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS). Les explications des Drs Jean-Luc Bartoli et Manuel Dias Alves, psychiatres.​

La rTMS, quel intérêt?

La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) permet, en générant un champ magnétique, de stimuler ou d’inhiber certaines zones du cerveau, différentes selon la pathologie traitée. Dans le traitement de la dépression, la rTMS peut être utilisée en complément des traitements médicamenteux, ou dans certains cas, en remplacement de ces derniers.

"C’est un traitement parmi d’autres qui permet de traiter précocement, de façon efficace et non partielle les dépressions pour éviter les rechutes, résume le Dr Bartoli. Les traitements classiques de la dépression sont assez limités, d’où l’intérêt de faire connaître aux patients cette méthode plus interventionnelle."

Les séances dans le détail

La première séance est une séance d’environ 45 minutes de repérage de la zone à stimuler : le patient porte un bonnet sur lequel sont marquées des cibles correspondant à ces zones. Suivent des séances quotidiennes de 15 minutes environ, dont le nombre varie en fonction de la pathologie.​

"Il faut en compter trente dans le traitement de la dépression, indique le Dr Bartoli. C’est assez contraignant pour le patient qui doit se déplacer chaque jour à l’hôpital mais le transport peut être pris en charge."

Les contre-indications sont peu nombreuses. Elles concernent les patients ayant subi une intervention sur le crâne ou souffert de problèmes cérébraux récents. En cas d’épilepsie non stabilisée, des précautions particulières d’emploi sont mises en œuvre.

Contrairement à la sismothérapie (plus connue du grand public sous le nom d’électrochocs), la rTMS ne nécessite pas d’anesthésie et les effets secondaires – vertiges, nausées, maux de tête – restent généralement bénins.

Les avantages relevés

"Il est rare que les patients ne supportent pas la rTMS, alors qu’un tiers d’entre eux ne tolère pas bien les traitements antidépresseurs, qui par ailleurs ne sont pas toujours efficaces" soulignent les deux psychiatres. 

"Le problème, estime le Dr Bartoli, c’est que tous les patients qui ne supportent pas les antidépresseurs et pour qui la rTMS représente une alternative ou un traitement complémentaire ne nous sont pas adressés. Il est important qu’ils puissent avoir accès à ce plateau technique unique dans le département du Var.

Outre la modernisation de la prise en charge des troubles psychiatriques, le nouvel appareil rTMS va permettre un projet d’étude, porté et soutenu par la Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation (DRCI) du GHT 83 pour adapter le type et la localisation des neurostimulations en fonction des symptômes de la dépression.

"L’anxiété représente une problématique particulière car elle majore le risque suicidaire, limite l’efficacité de certains traitements et impose des médicaments supplémentaires, explique le Dr Dias-Alves, qui conduit cette étude. Alors que dans les formes ralenties de la dépression, c’est le cortex préfrontal gauche qui est stimulé, à hautes fréquences, il s’agira d’étudier, dans le cas d’une dépression avec des symptômes anxieux, une stimulation à basse fréquence du cortex préfrontal droit."

Nice Matin

Nice Matin

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