"J'aimerais pouvoir l'oublier": l'addiction au téléphone persiste même pendant les vacances

"J'aimerais pouvoir l'oublier..." Difficile de profiter du soleil avec toutes ces sonneries. Même pendant l'été, il n'est pas simple de lâcher son téléphone portable véritable portable, véritable aimant à attention. Selon de nombreuses études, près d'un Français sur deux serait accro à son téléphone. Il est difficile, voire impossible, de réellement déconnecter, même allongé sur sa serviette de place.
Design, image, signaux... Tous les produits sont conçus pour attirer l'oeil des utilisateurs. "Ils se font prendre au piège par la captologie", explique Sylvie Dieu Osika, pédiatre et fondatrice du collectif Surexposition écrans, invitée d'Anaïs Matin. "C'est un système dont nous sommes tous victimes. Les psychologues cognitifs ont essayé de trouver tous les systèmes pour capter notre attention. C'est maintenant le modèle économique dans lequel nous sommes. Les produits sont délibérément conçus pour ne plus les lâcher."
Les enfants sont parmi les plus touchés, par cette addiction, qui peut avoir de graves répercussions. Selon récente étude Opinion Way, 44% des parents déclarent que leur enfant passera une partie des vacances devant des écrans. "On donne un produit addictif par nature, à la fois aux adultes et aux enfants", déplore la pédiatre sur RMC. "Cela dégrade leur santé mentale et physique. Concrètement, les enfants ont plein de choses à apprendre pendant leurs premières années: parler, manger, marcher... Et tout ça, c'est du temps volé."
Alors pour les vacances, certains décident de tout couper. "Je pars dans un endroit où, de fait, il y a très de peu de connexion", sourit François. "Si j'ai envie d'avoir accès à internet, je devrai marcher un bon quart d'heure." Un repos numérique que recherche aussi Aimé, qui réduit ses notifications. "J'essaye de filtrer. Ça m'arrive de tout couper, et pendant plusieurs jours, je ne reçois aucune notification."

Malgré les efforts, il reste difficile de s'en passer pour la grande majorité. "Même avec des précautions, il reste omniprésent", désespère Dorothée. Cette présence constante est un danger pour notre santé mentale. Il est donc essentiel de faire l'effort de parfois tout couper. "C'est très bon pour l'attention aux autres", souligne Béatrice Copper-Rayer, psychologue clinicienne. "C'est une bonne façon de se prouver que l'on n'est pas dépendant."
La meilleure solution pour se sortir de ce piège? "Tout le monde dehors!" Martèle Sylvie Dieu Osika. Il ne reste plus qu'à profiter du soleil... et à lâcher un peu les téléphones.
RMC