A Paris, lors de la Course des cafés : «Ça fait partie de la culture française !»

Une centaine de serveurs et serveuses ont participé ce dimanche 21 septembre à la réédition du traditionnel événement, désormais ouvert au grand public. Un moyen de promotion pour la profession qui cherche à attirer.
Le regard pas très réveillé, Tanguy ajuste le contenu de son plateau. Le jeune serveur n’a que quatre heures de sommeil au compteur, mais ne s’inquiète pas outre mesure pour sa performance, ce dimanche matin, sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris. «Ça fait partie du métier : on a beau être fatigué, on doit toujours être là pour accueillir les clients…» glisse le serveur dans un bistrot du XVe. Le vingtenaire, tablier noir noué à la taille, comme ses concurrents, vient de faire la connaissance de Fabrice, 52 ans. On dirait qu’ils se sont toujours connus. «C’est la grande famille de la restauration», vante son aîné, qui avait déjà participé, en 2024, à la première édition de la Course des cafés, réédition d’une tradition née en 1914 dans les rues de la capitale.
Sur un fond sonore entêtant d’accordéon, le maître de cérémonie rappelle les règles au micro : parcourir les 3 kilomètres (un de plus que l’année dernière), plateau à la main, le plus vite possible, sans rien renverser. Et, sans courir. Fabrice maîtrise. Directeur de l’institution parisienne Chez Savy, près des Champs-Elysées, le quinqua forme depuis vingt ans des apprentis serveurs. Le secret, selon lui : centrer sa main à plat, et placer au centre du plateau la charge la plus lourde. Si dans les années 1960 ou 1970, les garçons de cafés transportaient bouteilles d’apéritif ou de champagne, les temps ont changé : les participants du jour se contentent d’une tasse d’expresso, d’un croissant et d’une e
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