EXPLICATION - Il existe de nombreuses crèmes solaires spécialement conçues pour les enfants. Mais les tout-petits ont-ils vraiment besoin de leurs propres produits ?


Illustration Simon Tanner / NZZ
Question d'un lecteur : Dois-je acheter une crème solaire coûteuse pour enfants pour mon enfant, ou les produits pour adultes feront-ils l'affaire ?
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Lorsque la dermatologue Marion Moers-Carpi examine les grains de beauté, les taches de rousseur et les taches brunes de ses patients lors d'un dépistage du cancer de la peau, elle leur pose toujours une question : « À quelle fréquence avez-vous eu des coups de soleil pendant votre enfance ? » La réponse est importante pour la dermatologue, car les coups de soleil pendant l'enfance multiplient par deux à trois le risque de cancer de la peau plus tard. Selon des études, nous recevons 80 % de notre dose de rayonnement UV au cours de notre vie avant l'âge de 18 ans.
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C'est une combinaison délicate, « car la peau des enfants est plus perméable et sensible que celle des adultes et résiste moins bien aux dommages causés par les rayons UV », explique Marion Moers-Carpi. Cela est dû, entre autres, à leur couche superficielle de peau plus fine, à leur système immunitaire encore immature et au fait que leur corps produit très peu de mélanine, la principale protection contre les rayons UV. « Les bébés, en particulier, ne doivent donc pas être exposés directement au soleil », précise Moers-Carpi. Pour les tout-petits, les enfants et les adolescents, la règle d'or en matière de protection solaire est : plus c'est important, mieux c'est.
Une protection importante est assurée par le tube. Cependant, les enfants, surtout pendant leur première année, ont besoin d'une protection solaire spécifique. « Pendant cette période, il est conseillé d'utiliser uniquement une crème solaire physique contenant des filtres UV minéraux comme l'oxyde de zinc », explique Moers-Carpi. Ces derniers forment une barrière sur la peau et ne la pénètrent pas.
Entre un an et demi et deux ans environ, on peut également utiliser des crèmes contenant des filtres UV chimiques ; le risque d'irritation cutanée est alors moindre. « Il est toutefois conseillé de les utiliser sans parfum ni conservateur », conseille le dermatologue.
Autre point important : la crème solaire doit être résistante à l'eau, avoir un FPS élevé d'au moins 30, protéger à la fois contre les rayons UV-A et UV-B, et ne pas être périmée. « Une vieille crème solaire est non seulement moins efficace, mais peut même être nocive, car ses filtres se dégradent rapidement », explique le médecin.
Si tous ces critères sont remplis, peu importe que vous utilisiez un produit pour enfants ou pour adultes, ou qu'il provienne d'une pharmacie ou d'une droguerie.
L'application correcte de la crème est crucialeTout aussi important que le choix du produit est son utilisation. Par exemple, lors de son application : « On oublie souvent de prendre soin des oreilles, de la plante des pieds, des orteils, du nez, du cuir chevelu, du menton, du cou et de la zone entre le nez et la lèvre supérieure », explique le médecin, qui préfère les crèmes aux sprays. « Les crèmes permettent de couvrir toutes les zones uniformément et évitent la formation de brouillard que les enfants pourraient inhaler. »
Il est également important de renouveler régulièrement l'application de crème solaire, surtout en cas de transpiration et d'eau. Il est conseillé de renouveler l'application toutes les trois heures environ ; la règle des deux doigts permet d'estimer la quantité adéquate. Moers-Carpi : « Appliquer une petite quantité de crème solaire sur l'intérieur de l'index et du majeur suffit pour chaque zone du corps. Par exemple, le visage et le cou, un bras ou le dos. » La crème solaire offre une protection optimale sur une peau propre et bien hydratée. « Après un contact avec de l'eau salée ou chlorée, il est donc conseillé de prendre une douche rapide avant de renouveler l'application. »
En Suisse, le nombre de nouveaux cas de mélanome a plus que doublé au cours des 35 dernières années. Les dommages causés par le soleil pendant l'enfance jouent probablement un rôle important. C'est une raison de plus pour ne pas se limiter à la crème solaire.
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Vêtements, chapeaux et lunettes de soleil, par exemple, constituent une protection importante, tout comme un comportement approprié : privilégier l'ombre, éviter la chaleur de midi et utiliser les applications météo. L'indice UV indiqué indique le niveau de rayonnement UV susceptible de provoquer des coups de soleil. Il dépend des conditions météorologiques, de la teneur en poussière de l'air, de l'épaisseur de la couche d'ozone, de la latitude, de la période de l'année et du jour, ainsi que de l'altitude. « Des valeurs de 0 à 3 sont acceptables ; à partir de 4, la crème solaire est indispensable ; et à partir de 7, selon l'Organisation mondiale de la santé, il est conseillé d'éviter autant que possible les sorties en extérieur », explique Moers-Carpi.
Et quoi d'autre ? La dermatologue rencontre trois idées reçues particulièrement fréquentes dans son cabinet munichois. Premièrement, l'idée selon laquelle un ciel nuageux protège des coups de soleil. C'est faux ; même sous un ciel nuageux, une grande quantité de rayons UV peut pénétrer jusqu'à la surface de la Terre. Deuxièmement, l'idée que seules les peaux claires ont besoin d'une protection solaire. « La protection naturelle des peaux foncées peut durer plus longtemps, mais elles ont tout de même besoin d'une protection solaire », précise l'experte. Troisièmement, l'idée que la protection solaire n'est importante que pendant les vacances d'été. Moers-Carpi hoche la tête : « La protection solaire est importante au quotidien, surtout en été, même en Allemagne et en Suisse. »
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