ANALYSE DES DONNÉES - Chaleur en Suisse : la situation va encore empirer à l'avenir


Illustration Anja Lemcke / NZZ
Après un mois de juillet plutôt pluvieux, l'été est de retour en Suisse. Les températures dépassent les 30 degrés Celsius depuis plusieurs jours. On les appelle « journées de chaleur ». En Allemagne, les températures atteignent également les 30 degrés Celsius, et cette semaine, des températures supérieures à 35 degrés Celsius sont prévues dans certaines régions. À Francfort-sur-le-Main et à Stuttgart, il fera même légèrement plus chaud qu'à Hambourg.
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Les premières nuits de cette vague de chaleur devraient être relativement douces, l'air sec pouvant se rafraîchir considérablement en soirée. Mais au cours de la semaine, l'air sera plus humide et les nuits deviendront également plus chaudes.
A-t-il toujours fait aussi chaud en été ? Un coup d'œil aux statistiques météorologiques révèle à quel point les journées chaudes actuelles sont inhabituelles, leur évolution au fil du temps dans les villes et les zones rurales, et ce que l'avenir nous réserve.
Les villes se réchauffent particulièrement fortLa différence de température entre le centre-ville et les zones rurales est frappante. Alors que la température à la station météorologique de Zurich-Kaserne, dans le 4e arrondissement, n'est descendue que légèrement sous les 20 degrés Celsius ces dernières nuits, la température à Zurich Affoltern a baissé nettement plus. La station est située dans un champ au nord de l'agglomération. En journée, les températures sont similaires aux deux stations, mais la nuit, la différence est de plusieurs degrés.
Ces différences de température sont dues à ce que l'on appelle l'effet d'îlot de chaleur. Les surfaces d'une ville – béton, ciment, métal et briques d'argile – absorbent une grande partie du rayonnement solaire pendant la journée. La température de ces matériaux atteint parfois plus de 50 ou 60 degrés Celsius. Ces surfaces restituent la chaleur emmagasinée sous forme de rayonnement infrarouge, particulièrement perceptible le soir et la nuit.
Les grands immeubles de la ville ralentissent également le vent, ce qui peut apporter de l'air plus frais. La végétation est également moins dense en zone urbaine qu'en zone rurale. Les plantes abaissent la température grâce à l'évaporation de l'eau à la surface de leurs feuilles. Résultat : la nuit, l'air des centres-villes est jusqu'à 7 degrés plus chaud que celui des zones environnantes.
La chaleur exerce une pression importante sur le corps humain. Le flux sanguin vers la peau augmente pour dissiper la chaleur. Le cœur est alors plus sollicité que d'habitude. La transpiration produite rafraîchit le corps lorsqu'elle s'évapore ; cependant, elle entraîne une perte de minéraux essentiels. Si ces minéraux ne sont pas remplacés, des crampes peuvent survenir. S'il fait non seulement chaud, mais aussi humide, la pression est particulièrement forte. Cela peut être particulièrement stressant pour les personnes âgées.
Ces dernières décennies, le nombre de journées chaudes a augmenté, tant en zone rurale qu'en zone urbaine. Les températures dans la zone des casernes ont dépassé les 30 degrés Celsius plus souvent que dans le quartier d'Affoltern à Zurich.
La situation est différente la nuit. Ces dernières années, une nuit tropicale – avec une température minimale supérieure à 20 degrés – a été une exception absolue à Affoltern, grâce à l'absence d'îlot de chaleur. En centre-ville, en revanche, plus de dix nuits tropicales par an ont été régulièrement enregistrées.
Les étés sont nettement plus chauds qu'avantPar rapport aux décennies précédentes, les températures estivales ont considérablement augmenté. Les données de la station de mesure Fluntern de Zurich, datant de plus de 120 ans, en témoignent. Située en hauteur sur le Zürichberg, la station offre des températures légèrement plus douces qu'en ville. Il y a cinquante ans, les températures atteignaient rarement 30 °C et les étés étaient régulièrement sans une seule journée chaude. Aujourd'hui, on compte en moyenne plus de dix jours de chaleur par an.
Les étés en Allemagne sont également devenus plus chauds ces dernières décennies. Le Service météorologique allemand calcule régulièrement le nombre moyen de jours chauds dans le pays : comparé aux années 1980, le nombre de jours chauds est actuellement environ trois fois plus élevé.
Au cours des prochaines décennies, le nombre de journées chaudes et de nuits tropicales continuera d'augmenter. C'est ce que montrent les scénarios climatiques de MétéoSuisse. Si l'on considère un scénario d'émissions futures de gaz à effet de serre supposant une protection climatique limitée, le nombre de journées chaudes doublera au moins d'ici la fin du siècle.
Selon le rapport, d'ici deux à trois décennies, le centre-ville de Zurich connaîtra en moyenne plus de 20 nuits tropicales et près de 30 journées chaudes par an. Les nuits tropicales devraient également devenir la norme sur le Zürichberg. Comparée à la situation à venir, la vague de chaleur actuelle est tout à fait modérée.
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