A La Réunion, la crainte des malades d’être confrontés à un « chikungunya long »

« J’ai l’impression que les douleurs vont toujours subsister. » Pour Anne Bastien, 49 ans, professeure d’éducation physique à Saint-Denis (La Réunion), le chikungunya est « toujours là ». Plus de trois mois après avoir été infectée par le virus transmis par un moustique. Avec l’inquiétante impression que son corps « ne reviendra pas à son état initial ».

Malgré les traitements médicamenteux ou des remèdes plus doux, elle ressent toujours des douleurs articulaires aux mains et aux pieds, après être passée par des jours où il lui était « impossible de rester debout ». Chaque matin, il lui faut désormais passer par une phase de « dérouillage ». « Cela me lance. C’est quand même handicapant, et pourtant je ne suis pas douillette », témoigne l’enseignante, en décrivant aussi des « phases de fatigue qui jouent sur le moral ». « J’ai peur que cela se transforme en douleurs chroniques », confie M^me Bastien, qui continue de suivre un traitement à base de corticoïdes.

A La Réunion, 54 541 cas confirmés biologiquement et vingt-sept morts ont été enregistrés depuis janvier, selon Santé publique France (SPF), tandis que « vingt-six autres décès sont actuellement en cours d’investigation quant à l’imputabilité du chikungunya ». Quelque 200 000 personnes (soit 22 % de la population) ont consulté en médecine de ville pour un syndrome évocateur de chikungunya, estime SPF, ce qui ne présage pas du nombre de personnes touchées. C’est pourquoi une étude de séroprévalence va prochainement être lancée à La Réunion.

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