Un cancer avant 40 ans : « C’était de la science-fiction. Qu’est-ce qu’on allait me faire ? »

Pour aller plus loin

A 34 ans, Laura a embarqué dans un TGV sans freins. Alors qu’elle est admise à l’hôpital pour de violentes douleurs au ventre, on lui parle subitement de sonde naso-gastrique et d’anus artificiel. Jusque-là, la jeune femme, employée dans le secteur du tourisme en Loire-Atlantique, n’avait jamais rien eu de plus grave qu’un rhume. « C’était de la science-fiction, se souvient-elle. Qu’est-ce qu’on allait me faire ? » Dans la foulée, le diagnostic tombe : tumeur maligne à l’intestin. « A partir de là, tout va très vite, on n’a pas le temps de réfléchir. » Laura se fait retirer 50 centimètres de l’organe malade, puis, quelques semaines plus tard, à la veille de sa chimiothérapie, on lui ponctionne des ovocytes pour préserver sa fertilité. La vie et la mort dans un mouchoir de poche. Ainsi se résume le cancer lorsqu’il frappe à la fleur de l’âge.

D’ici à 2050, la revue « The Lancet » prévoit une hausse de 12 % des nouveaux cas et décès chez les moins de 40 ans. Toute une nouvelle catégorie de patients, percutés en pleine construction familiale et professionnelle. Mathieu (le prénom a été changé), touché par un cancer de la vessie à 28 ans, s…