Santé. Grippe aviaire : plusieurs oiseaux morts découverts en Alsace

Les autorités préfectorales préviennent que le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) circule actuellement activement en France et particulièrement dans le Grand Est. L’Allemagne est également particulièrement touchée – des infections y ont été détectées dans 66 élevages. C’est un virus « très fortement contagieux », et « hautement pathogène » pour les oiseaux. La préfecture du Bas-Rhin rappelle que ce virus reste actif, principalement dans les fientes et les eaux stagnantes.
Plusieurs cadavres d’oiseaux de la faune sauvage ont été retrouvés en Alsace depuis le 22 octobre. Il y a d’abord eu Avolsheim, où deux oies mortes ont été découvertes dans et au bord de la Bruche. La préfecture du Bas-Rhin indique que des cadavres d’oiseaux ont aussi été trouvés à Strasbourg, à Muttersholtz près de Sélestat, à Huttendorf près de Haguenau, à Voellerdingen près de Sarre-Union, et à Ingolsheim près de Wissembourg. Dans le Haut-Rhin, un cas a été confirmé à Bollwiller. Un cygne mort a été trouvé dans le Rhin côté allemand à Neuried, juste en face de Plobsheim. Dans le Bade-Wurtemberg, il s’agit du troisième oiseau sauvage chez lequel on découvre le virus ces derniers jours. Une grue a été retrouvée morte dans un champ près de Pfullingen près de Reutlingen. Une oie cendrée près de Heilbronn. Un élevage a également été touché au nord d’Ulm – 15 000 animaux ont dû être abattus.
À Illkirch-Graffenstaden, au sud de Strasbourg, le virus a été détecté mardi chez deux paons du parc Friedel. Il s’agit là du premier cas touchant des oiseaux captifs. Conformément à la réglementation en vigueur, l’accès au parc a été suspendu depuis ce mercredi. Et la Direction départementale de la protection des populations a « rapidement » procédé à l’abattage des oiseaux du parc. Cette mise à mort des animaux a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Ces mesures radicales sont expliquées par le ministère de la Santé. L’abattage systématique et la destruction contrôlée des cadavres permettent « d’enrayer la propagation locale de l’épidémie ». Cela permet à la France de disposer au plan international du statut de pays « indemne de grippe aviaire ». C’est essentiel pour les éleveurs, cela leur permet d’exporter.
L’autre raison tient au risque de « mutation » des virus de type « influenza A », en particulier le H5N1. Ces virus ont la faculté d’échanger leurs gènes avec des virus grippaux d’autres espèces (porcs, visons, humains…). Ce phénomène, pointe le ministère de la Santé, pourrait se produire si un humain ou un animal est infecté par deux virus simultanément, un spécimen aviaire, un spécimen affectant les mammifères. Ainsi, un virus « hybride » pourrait voir le jour et se transmettre d’humain à humain à l’instar de la grippe saisonnière… et faire plus de dégâts que cette dernière, contre laquelle nous disposons d’une certaine immunité. Le risque serait d’aboutir à une pandémie telle que celle du Covid-19 de 2020. L’abattage sert donc à « réduire » ce risque d’hybridation, en réduisant le nombre de virus de grippe aviaire à travers le monde.
Les personnes qui travaillent dans des élevages, dans cette même logique, doivent se faire vacciner contre la grippe saisonnière tous les hivers.
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