Pourquoi c'est important. Traité plastique : des discussions enlisées, les ministres attendus ce lundi

Dernière ligne droite pour la rédaction d’un traité contre la pollution de micro-plastiques à Genève. À quelques jours de la fin du rassemblement jeudi, les négociations sont embourbées.
« La Méditerranée, c’est l’une des mers les plus polluées du monde, notamment en micro-plastiques », rappelle Noam Yaron avant de s’élancer ce lundi pour relier Calvi à Monaco à la nage, sans sortir de l’eau. Aujourd’hui, 22 millions de tonnes de déchets plastiques sont rejetées dans l’environnement et l’OCDE estime que si aucune mesure n’est prise, cette production triplera d’ici 2060.
C’est pour endiguer ce phénomène que 184 pays sont réunis à Genève depuis le 5 août pour tenter d‘élaborer le premier traité mondial contre la pollution plastique. Le temps presse. Les négociations ont commencé il y a plus de trois ans, et le dernier volet de discussion à Busan (Corée du Sud) fin 2024 s’était clôturé sur un échec.
1 500 sujets sans aucun accordMais à la moitié de cette phase de négociations, il semblerait que les discussions en prennent le même chemin. « Beaucoup de questions sont restées en suspens, relève Luis Vayas Valdivieso, ambassadeur d’Equateur en Grande-Bretagne, qui préside cette négociation. Nous sommes maintenant arrivés à une étape cruciale, la négociation a besoin d’une vraie avancée pour aboutir dans les délais impartis. »
L’ambassadeur estime que les progrès effectués en Suisse « ne sont pas suffisants ». La preuve, les discussions ont débouché sur un texte de 35 pages au lieu de 22 initialement, et le nombre de sujets sur lesquels aucun accord n’a été trouvé, a gonflé à près de 1 500, contre 371 dans la version initiale du texte.
La rédaction de ce traité qui permettrait de réguler le niveau mondial de production, consommation et fin de vie du plastique n’est donc pas encore près de voir le jour, notamment à cause des pays pétroliers. Ils ne souhaitent pas qu’un taux fixe de réduction de la pollution soit fixé. En outre, les États-Unis chipotent sur le lexique utilisé et refusent le terme « sur toute la durée de vie du plastique » dans le texte final.
À l’inverse, les 27 pays de l’Union européenne, mais aussi plusieurs pays africains et latino-américains, demandent que le texte comporte bien un objectif de réduction de la production. Ces disparités risquent d’aboutir à un échec des négociations ce qui constituerait une véritable catastrophe pour la planète.
Mais la directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement, Inger Andersen, se veut optimiste avant la fin du congrès jeudi : « On a une chance de quitter Genève avec ce traité. » Le temps joue en leur faveur puisqu’à partir de ce lundi plusieurs ministres de l’Environnement arrivent en Suisse et pourraient faire pencher la balance.
Le Bien Public