Parfois manqué, le cancer du sein pourrait être mieux détecté grâce à cette méthode

Diagnostiquer le cancer du sein le plus tôt possible est un enjeu majeur. Plus il est détecté tôt, plus les chances de survie augmentent. C'est pourquoi un programme de dépistage du cancer du sein est organisé en France : les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à faire une mammographie tous les 2 ans.
Mais chez les 10 % de femmes qui ont les seins denses, la mammographie est moins efficace pour détecter un cancer à un stade précoce. Lorsqu'elles ont entre 50 et 70 ans, elles ont pourtant 4 fois plus de risque d'avoir un cancer du sein que les femmes qui ont les seins moins denses.
Des chercheurs de l'Université de Cambridge en Angleterre ont mené une étude de grande ampleur sur des femmes aux seins denses pour comparer les différentes techniques d'imagerie. Les résultats de leurs étude ont été publiés ce 21 mai 2025 dans la renommée revue The Lancet. Le résultat est sans appel : "des examens supplémentaires pourraient tripler la détection du cancer chez ces femmes, ce qui permettrait de sauver jusqu'à 700 vies par an au Royaume-Uni", affirment les auteurs de l'étude dans un communiqué.

Pour arriver à cette conclusion, ils ont testé différentes méthodes d'imagerie auprès de 9 000 femmes aux seins denses et ayant une mammographie négative. Deux méthodes ont pu détecter de nombreux cancers manqués par la mammographie : la mammographie de contraste et l'IRM abrégée. Elles ont permis de détecter 17 à 19 cancers pour 1000 femmes.
C'est notamment le cas de Louise. A 60 ans, elle a réalisé une mammographie qui a eu un résultat négatif mais qui a mis en évidence qu'elle avait des seins denses. Elle a ensuite participé à l'essai mené par l'Université de Cambridge. Une IRM abrégée a ainsi détecté une petite masse dans un de ses seins. Il s'agissait d'un cancer à un stade très précoce. Après une chirurgie et une courte radiothérapie, elle est guérie. "Je me sens très chanceuse. Sans cette recherche, j'aurais pu vivre une expérience très différente", a-t-elle évoqué dans le communiqué.
Comme Louise, "un dépistage renforcé du cancer du sein" avec l'une ou l'autre méthode en plus de la mammographie permettrait de "détecter 3 500 cancers supplémentaires par an" rien qu'au Royaume-Uni. Les chercheurs britanniques appellent donc le pays, mais aussi le reste du monde, à "améliorer les programmes de dépistage" pour les femmes aux seins denses. "Cette étude a des implications globales pour tous les pays où l'on procède au dépistage des femmes ayant des tissus mammaires denses", estime la Pr Fiona Gilbert, autrice principale de l'étude.
L'Internaute