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"Les collégiens ne dorment pas suffisamment": une étude suggère de faire commencer les cours à 9h du matin

"Les collégiens ne dorment pas suffisamment": une étude suggère de faire commencer les cours à 9h du matin
Une étude du Conseil scientifique de l'Éducation nationale s'est intéressée au sommeil des adolescents. L'enquête montre que faire commencer les cours à 9 heures plutôt qu'à 8 heures serait bénéfique pour leur santé et leur apprentissage.

Mieux adapter le collège au rythme des adolescents. Une étude menée par le Conseil scientifique de l'Éducation nationale suggère que faire commencer les cours à 9 heures du matin plutôt qu'à 8 heures est bénéfique pour leur apprentissage et leur santé mentale, révèle Le Parisien ce vendredi 9 mai. C'est la première enquête menée avec un groupe témoin sur le sujet.

Environ 86 collégiens, en classe de 5e ou 4e, ont pu profiter de cette heure de cours en moins. Il s'agissait d'élèves de l'internat de Sourdun, en Seine-et-Marne. Deux autres classes de même niveau ont continué à aller en cours à 8 heures en parallèle.

Les élèves des quatre classes ont porté au début de l'année scolaire pendant dix jours un actimètre à leur poignet, chargé de mesurer leur nombre d'heures de sommeil. Les jeunes adolescents ont aussi passé des examens cognitifs standardisés afin de vérifier leur santé mentale, selon le quotidien.

"Globalement, les collégiens ne dorment pas suffisamment, mais pas uniquement les collégiens de notre étude, c'est un constat fait dans tous les pays industrialisés", explique à BFMTV Stéphanie Mazza, professeure de neuropsychologie à l'INSPE de l'université de Lyon 1 et spécialiste du sommeil.

Plus précisément, "on estime que quand on est adolescent, on a un manque d'une à deux heures de sommeil par nuit les nuits d'école", dit-elle.

Pourquoi un tel déficit de sommeil? Le phénomène est parfaitement naturel, selon la neuropsychologue. En effet, "la puberté change la physiologie du sommeil", explique-t-elle. "Avec la charge hormonale, les adolescents vont avoir ce qu'on appelle un décalage de phase, c'est-à-dire que naturellement, ils vont devenir couche-tard et donc avoir beaucoup plus de difficultés pour s'endormir le soir", selon Stéphanie Mazza.

Problème, durant ces années d'adolescence, il faudrait pourtant plus dormir. "C'est une période de la vie où on a besoin de beaucoup de sommeil, puisqu'on estime qu'en deçà de 8 heures de sommeil par nuit, on va avoir des conséquences sur la santé mentale et physique de ces ados", explique la professeure.

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Dans le détail, elle estime que jusqu'à 14 ans, "9 à 11 heures de sommeil" par nuit sont recommandées et que pour les plus de 14 ans et jusqu'à une vingtaine d'années, il faut dormir "8 à 10 heures de sommeil par 24 heures".

Or, "ce décalage de phase ne s'associe pas bien avec les réveils le matin qui sont très précoces en raison des cours", dit-elle. D'autant qu'"on ne peut pas rattraper le temps perdu le week-end".

Pour cela, la scientifique rappelle qu'en plus de la présente étude, "on a déjà plusieurs données scientifiques qui ont montré l'efficacité du décalage de la prise d'horaires de cours pour les adolescents".

"Ce décalage leur permet de gagner en temps de sommeil, mais aussi en performances scolaires et en termes de santé mentale", souligne Stéphanie Mazza.

Aux parents qui redouteraient que leur enfant se couche une heure plus tard lorsque les cours débutent plus tard, l'experte se veut rassurante. "Le décalage d'horaire de cours n'est en général pas associé à un décalage encore plus grand de l'horaire de coucher", dit-elle, assurant que les adolescents ont à chaque fois tendance à "se coucher à leur heure physiologique".

Par ailleurs, le changement de rythme de cours impliquerait de ne pas faire finir les collégiens plus tard. "En France, on a des volumes horaires qui sont assez importants sur le temps scolaire", explique Stéphanie Muzza.

Emmanuel Macron a annoncé début mai le lancement d'une convention citoyenne sur "les temps de l'enfant". Les horaires scolaires, mais aussi les temps de vacances doivent être au programme des discussions.

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