«War of the Worlds» : faux nanar, vraie pub

C’est, depuis quelques jours, la page la plus consultée sur l’agrégateur de critiques de films Rotten Tomatoes : celle de War of the Worlds du réalisateur de clips Rich Lee, nouvelle adaptation du classique de H.G. Wells distribuée par Universal et diffusé depuis le 30 juillet sur la plateforme d’Amazon, Prime Video. Quatre-vingt-dix minutes se déroulant intégralement en huis clos dans le bureau d’un employé du ministère américain de la Sécurité intérieure, jonglant entre écrans d’ordinateur et de smartphone où se bousculent fenêtres de dialogue, visioconférences et vidéos de surveillance, avec pour vedette le rappeur-acteur Ice Cube dans le rôle d’un père essayant de contacter ses enfants alors que le monde est mis à sac par une attaque extraterrestre d’ampleur colossale.
Ce succès subit n’est absolument pas dû à la qualité du film mais au fait qu’il vient d’entrer dans le club très select des films affichant un score de 0 % sur Rotten Tomatoes, suprême sceau de la honte qui n’a été accordé jusque-là qu’à 44 élus, parmi lesquels le Pinocchio de Roberto Benigni, une version de l’opéra Casse-Noisette en 3D et un film de bébés qui parlent (P’tits Génies 2). Variety, Empire, The Guardian, le Daily Telegraph : tout le monde y est allé de sa critique bulldozer, piquant instantanément la curiosité des spectateurs qui se sont, à leur tour, copieusement lâchés – «Ce film aurait dû être un email», «Je préfère encore
Libération