Marwan Moussa, Judeline et “Les Enfants rouges” : à écouter et à voir cette semaine

Le rappeur égyptien du moment, la nouvelle superstar de l’hyperpop espagnole et un long-métrage qui explore avec finesse une page traumatique de l’histoire de la Tunisie : voici les trois recommandations culturelles que vous propose “Courrier International” cette semaine.
Sorti le 5 mai, le dernier album de Marwan Moussa, L’homme qui a perdu son cœur, est salué par la presse arabe. L’Égyptien continue de tracer sa route au sommet du rap égyptien tout en puisant davantage dans ses racines, mêlant des musiques traditionnelles. Écrit en plein deuil, l’opus dévoile une facette plus intimiste de ce pionnier. Ici, “il s’ouvre au monde grâce à des vidéos cinématographiques et des productions au style très personnel, qui décrivent l’isolement, le chaos, la séparation, l’acceptation et la force”, note GQ Middle East.
Seule Espagnole à chanter sur la scène du festival américain Coachella cette année, Judeline est devenue la nouvelle superstar de la pop espagnole à seulement 22 ans. Une belle réussite pour l’artiste qui a sorti son premier album, intitulé Bodhiria, en octobre 2024 , souligne la presse espagnole. “Mystère et ambiguïté nimbent les douze morceaux de Bodhiria, fantastique premier album marqué par une pop ultramoderne qui embarque des airs andalous dans une electronica onirique et vaporeuse”, loue le quotidien El Mundo, qui l’a classé parmi les meilleurs albums de 2024 en Espagne.
En salle ce 7 mai, “Les Enfants rouges” a ému la presse tunisienne. Le cinéaste Lotfi Achour s’empare avec une grande sobriété d’un drame qui a profondément choqué les Tunisiens en 2015 : la décapitation de Mabrouk, un berger adolescent, par des terroristes islamistes. C’est avec tendresse que le réalisateur a choisi de retracer le drame à travers le regard du cousin de Mabrouk – Achraf, 14 ans, chargé par les djihadistes de porter un message macabre à la famille en leur ramenant la tête du garçon assassiné. “Entre réalisme et fantastique, le réalisateur a réussi à faire d’un drame familial une incarnation de la démission de l’État vis-à-vis des populations des régions défavorisées, en les exposant au terrorisme, mais aussi à la pauvreté”, qui fait le lit de ce même terrorisme, écrit L’Économiste maghrébin.

Courrier International