« Les agences spatiales ont besoin de s’appuyer sur la science-fiction pour justifier leurs monstrueuses dépenses » : le mythe du Martien à travers les âges

Matt Damon dans « Seul sur Mars » (2015), de Ridley Scott. EVERETT/AURIMAGES
Pour aller plus loin
« La plénitude et le comble du bonheur pour l’homme, disait Sénèque, c’est de […] s’élancer dans les cieux, et de pénétrer les replis les plus cachés de la nature. Avec quelle satisfaction, du milieu de ces astres où vole sa pensée, il se rit des mosaïques de nos riches, et de notre Terre avec tout son or […]. » La philosophie stoïcienne anime toujours nombre d’astronomes, dans leur quête continue du meilleur point de vue sur le ciel et ses étoiles. Cela vaut même lorsqu’ils sont députés. Arnaud Saint-Martin, 46 ans, élu de La France insoumise (LFI) de Seine-et-Marne, prend toujours le temps de dégainer son télescope dans sa maison du Cher. « C’est un moment incroyable : on est seul, en silence, face aux étoiles, face à la nature, et on se prend à philosopher. » Silence aujourd’hui entrecoupé d’échanges avec sa fille de 11 ans, convertie à l’astronomie, et d’écoutes des podcasts de l’astrophysicienne Françoise Combes.
Chargé de recherche au CNRS et rattaché au Centre européen de Sociologie et de Science politique (héritage de Bourdieu), Saint-Martin entend poser les bases d’une « sociologie de l’espace » au croisement de l’histoire et de l’examen des rapports de force. « Le spatial est un domaine où de nombreux a…

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Le Nouvel Observateur