Hervé de La Martinière, grand patron de l’édition, est mort à 78 ans

Par Le Nouvel Obs avec AFP
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Hervé de La Martinière (ici le 21 décembre 2009 à Paris) est mort ce 8 mai 2025 à l’âge de 78 ans. FRED DUFOUR / AFP
Le fondateur et patron des éditions La Martinière est mort ce jeudi 8 mai. Il avait 78 ans.
Un communiqué de sa maison et du groupe Media-Participations nous l’apprend ce samedi : Hervé de La Martinière est mort le jeudi 8 mai. Il avait 78 ans, et une belle carrière dans l’édition à son actif.
Né à Courbevoie en 1947, entré à 25 ans dans le groupe Hachette, il passe alors par plusieurs maisons (Grasset, Fayard, Chêne...) avant de prendre, en 1987, la direction de Nathan. Puis, comme cela se fait souvent dans ce métier-là, fonde une maison à son nom : les éditions de La Martinière, en 1992, qui étaient initialement « dédiées aux beaux livres et aux livres illustrées ». C’est dans ce cadre qu’Hervé de La Martinière avait publié, en 1999, ce qui sera « un succès planétaire, avec 3,5 millions d’exemplaires vendus » : « La Terre vue du ciel », de Yann Arthus-Bertrand.
De quoi bâtir un groupe qui rassemble bientôt d’autres maisons : les éditions new-yorkaises Abrams Book (achetées dès 1997), mais surtout Le Seuil, en 2004, ainsi que ses maisons associés (Points, Métailié, L’Olivier...). Et devenir « l’un des acteurs majeurs de l’édition française, contrôlant sa diffusion et sa distribution ». Ses principaux succès de librairie vont alors de « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon », de Jean-Paul Dubois, couronné par le prix Goncourt en 2019 (Éditions de l’Olivier), à la série des « Fait Maison » du chef Cyril Lignac (à partir de 2020).
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Les éditions de La Martinière, elles, se contenteront de triomphes plus modestes en matière de littérature, mais ont joliment tiré leur épingle du jeu ces dernières années en publiant des écrivains comme Sofia Aouine (prix de Flore 2019 avec « Rhapsodie des oubliés ») ou Christophe Bigot (sélectionné à l’automne 2024 sur toutes les listes de prix avec « Un autre m’attend quelque part »)
En 2006, Hervé de La Martinière avait lancé une action en justice contre Google qui numérisait massivement des livres sans l’autorisation des éditeurs et contre l’avis des ayant-droits. Il avait été rejoint par le Syndicat national de l’édition (SNE) et des confrères éditeurs. Le contentieux s’était terminé en 2011 après un accord de numérisation conclu avec le géant de l’internet.
En 2018, Hervé de La Martinière avait intégré sa maison d’édition au groupe Média-Participations, et en était devenu le vice-président. « Il était avant tout un fervent admirateur de ses auteurs, auxquels il vouait une fidélité et une amitié indéfectibles (...) ; un amoureux de littérature à qui il tenait à coeur de créer un département littéraire du nom de sa maison ; un défenseur de la librairie et d’une certaine idée de l’édition », selon la maison d’édition et Media-Participations.
« C’était un passionné, il aimait découvrir des artistes, les montrer, on avait envie de travailler avec lui », a réagi Yann Arthus-Bertrand auprès de l’AFP, lié à lui par une « amitié très profonde ». « Pour le livre “La Terre vue du ciel”, a ajouté le photographe, il avait eu une vision, il avait très bien compris le côté non seulement “beauté du monde”, mais surtout “engagement sur la réalité du monde” » et avait donné son feu vert « à des légendes très fortes ».
Par Le Nouvel Obs avec AFP
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