Aya Nakamura (2/5) : Parlez-vous le Aya ?

La renommée de la chanteuse franco-malienne a explosé après la cérémonie d'ouverture des JO de Paris. Elle s'était déjà fait remarquer pour des tubes aux paroles pas toujours compréhensibles, comme le fameux "Djadja", ce qui lui a souvent valu des critiques de la part de puristes de la chanson française.
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"Jolie nana recherche joli djo" ou bien "J'suis pas ta daronne, j'te ferai pas la morale, tu parles sur moi, y a R"... Il n’est pas facile de décoder les paroles d’Aya Nakamura. Certains disent même qu’elle ne parle pas français ou qu’elle nuit à la langue de Molière, c’est ce qu’on a pu entendre dans la bouche du Rassemblement national, surtout quand la participation de la star à la cérémonie des JO s’est ébruitée.
Mais il n'est pas question pour la chanteuse franco-malienne d'écrire pour plaire à tout le monde : "Certains Français ne comprennent pas mais je me dis que la musique parle et peut-être qu’au final, ma voix arrive à leur plaire tout simplement", confie la chanteuse en interview.
Comme dans le rap, si les adultes sont perdus, beaucoup de jeunes comprennent parfaitement cette réinvention de la langue française qui popularise leur langage. "Je chante comme je parle, explique la chanteuse, je ne vais pas faire semblant, écrire une chanson en bon français et venir en interview parler en verlan."
Le verlan n’est d'ailleurs qu’une de ses influences. Il y a aussi l’argot et des influences africaines, créoles, arabes, des anglicismes et des tournures utilisées sur les réseaux sociaux. C’est tout cela qui crée une "outre-langue", c’est-à-dire une langue neuve qui fait évoluer la langue académique. Tout comme l’ont fait avant elle Renaud, Michel Audiard ou Frédéric Dard... Chaque génération joue avec sa langue et son environnement, c’est ce qui fait la spécificité d'une langue vivante.
Francetvinfo